Le Gouvernement défend sa nouvelle stratégie Ecophyto
Selon la ministre déléguée de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher, l’ambition environnementale d’Ecophyto 2030 reste « intacte », avec davantage de moyens alloués et une vision plus européenne.
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Le 29 mai 2024, à l’occasion d’une audition par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, la ministre déléguée à l’agriculture et la souveraineté alimentaire Agnès Pannier-Runacher, s’est exprimée sur la nouvelle stratégie Ecophyto 2030 du Gouvernement. Elle a rappelé que l’ambition environnementale de ce plan reste « intacte », avec le même objectif de réduction de 50 % des usages et risques liés aux produits phytosanitaires. Des moyens supplémentaires seront alloués, notamment près d’un milliard d’euros dédié à la recherche d’alternatives.
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Le HRI1 européen comme trajectoire
La ministre a évoqué un autre changement majeur de la stratégie Ecophyto : « agir en Européen ». « Nous fondons notre ambition sur l’indicateur européen et c’est une posture politique […]. L’indicateur HRI1 est le seul utilisé au niveau européen et c’est cela qui explique que nous le retenons aujourd’hui », a-t-elle précisé. Le Nodu continuera d’être calculé, pour « avoir une cohérence statistique intertemporelle ».
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Pour tenir compte des vulnérabilités du HRI1, la ministre a rappelé le lancement prochain d’une mission à l’Inrae, qui travaillera avec ses homologues scientifiques européens sur des propositions d’amélioration. « Ce qui est intéressant avec l’indicateur HRI1, c’est qu’il prend en compte la nocivité des produits, mais sa faiblesse est que les facteurs associés à cette nocivité ne sont pas fondés sur une approche complètement scientifique », a-t-elle déclaré.
Identifier les écarts de pharmacopée
Autre sujet évoqué lors de cette commission : le comité de solutions. En réunissant l’ensemble des acteurs agricoles, son objectif est de « sortir des postures des uns et des autres, et de regarder de manière très froide et clinique la pharmacopée dont dispose l’agriculteur français culture par culture, et celle de son voisin européen le plus comparable », a précisé Agnès Pannier-Runacher.
Les écarts existants pourront être identifiés ainsi que leurs raisons. Si cela se justifie, des solutions pourront être mises en place, comme des extensions d’usages ou des reconnaissances mutuelles.
Selon la ministre, ces écarts sont souvent liés à des « politiques industrielles différenciées » et ne sont pas systématiquement « voulus par le politique ». L’intérêt de cette démarche est « d’essayer de mieux homogénéiser les autorisations de mise sur le marché autant que possible, avec la difficulté que les conditions pédoclimatiques ne sont pas pareilles partout ».
« Toutes les cultures auront fait l’objet d’une analyse d’ici le début mois de juillet et nous aurons la capacité à partager les pistes de solutions qui se dessinent, mais également les points de blocage », a conclu la ministre à ce sujet.
Interrogations sur l’acétamipride
Agnès Pannier-Runacher a enfin rappelé la position du Gouvernement sur l’avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) concernant l’acétamipride. « Les autorités françaises ont posé un certain nombre de questions à l’Efsa, sur des sujets moins documentés dans l’analyse, en particulier les pollinisateurs et les perturbateurs endocriniens […]. C’est essentiel pour prendre une décision scientifique et nous en sommes là », a-t-elle assuré.
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